Qui saura habiter
le sommeil vertical des hommes
demande Tang Naiqian assis
sur le pinceau
à la nuit barbouillée
les signes quotidiens se contractent les yeux
noyés dans cet opium, hier
de phrases emmêlées qui rejoignent les jours
anciens dans des nuages noirs
noirs – si les grands vents du large, dit Tang Naiqian, par un côté ou l’autre en venaient à sortir, de leurs gonds détournés, à pénétrer le territoire, hurlant, escaladant roulant autour des constructions, embrassant la tour infinie sous mes pieds, accélérant jusqu’aux nuages lourds – et les trouant, les déchirant de perspectives – au cœur, des morceaux de nuit tomberaient, ils trahiraient leurs intestins contre le verre des tours, la bile noire perlerait, noir – le passé – notre passé :
quelque chose d’en bas devenu
en ruisseaux qui serpenteraient
entre les succursales des banques –
(mais les grands vents n’existent pas
dans l’éternel présent
au moment qu’ils s’en vont nous renverser)